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Comment se manifeste le stress chez les enfants et quels sont les symptômes du stress infantile ?

Comment se manifeste le stress chez les enfants et quels sont les symptômes du stress infantile ?
Photo by Gary Ellis / Unsplash

Comment se manifeste le stress chez les enfants ?

Quels sont les symptômes du stress infantile ?

Il va nous le dire ?

L’enfant ne sait pas encore expliquer qu’il est stressé, il va plutôt s’exprimer en symptômes, en plaintes physiques, psychiques et en comportements d’interpellation, d’évitement ou signes des débordements en cours.

Pas facile pour les parents de s’y retrouver, tant la palette d’expression du stress est large.

Classiquement, les symptômes de stress vont être (1)(3) :

  • Physiques :
  • Maux de tête, maux de ventre, troubles digestifs (nausées, diarrhées, gazs, constipation), douleurs (ventre, tête, musculaires), troubles cutanés (eczéma, grattages, pelades, lèvres mordues, ongles rongés), tremblements, sensations d'étouffement, palpitations, envies d’uriner impérieuses...
  • Comportementaux :
  • Troubles du sommeil, tics, impulsivité, troubles de la concentration, difficultés dans les apprentissages, refus scolaire, repli sur soi, inhibition (parole et sociabilité), troubles alimentaires et de l’appétit, crispations posturales, bégaiement…
  • Psychologiques :
  • Irritabilité, troubles de l’humeur, émotivité, ruminations, anxiété, anxiété de séparation, peurs...

C’est du stress ou une maladie ?

Cela ne signifie pas que tous ces maux sont uniquement liés au stress, mais ils peuvent l’être potentiellement. C’est pourquoi, ils doivent toujours alerter et faire l’objet d’une information ou d’une consultation avec le médecin pédiatre. Elle servira à déterminer leur origine, et, à savoir s’ils sont d’origine somatique (c'est-à-dire physique) ou psychologique.

C’est ce qui peut être illisible pour les parents, le stress prend des formes multiples, et parfois paradoxales. Difficile de se dire qu’un enfant irritable, qui fait des colères tous les jours, peut être stressé, ou encore, qu’un enfant qui a des difficultés de concentration est peut-être seulement en difficulté de gestion du stress, plutôt qu’en difficulté cognitive. De même, difficile de faire la part entre timidité, trait de personnalité, et stress lorsqu’un enfant n’arrive pas à prendre la parole en classe.

Les expressions les plus fréquentes sont : les maux digestifs, l’irritabilité, l’inhibition, et les troubles du sommeil. Par exemple, l’Unicef dans son enquête de 2009 (2) détaille les symptômes de ce stress chez les jeunes collégiens arrivés en 6ème avec 44% d’enfants qui se plaignent de maux de ventre avant d’aller en classe, et 41% qui sont inhibés à l’oral, pétrifiés par la peur de se tromper.

Mom taking the temperature of her daughter with an ear thermometer
Photo by Kelly Sikkema / Unsplash

On doit s’inquiéter quand ?

  • Ces troubles durent :

C'est-à-dire qu’un mal de ventre, chez un enfant qui fait sa rentrée, sera considéré comme un mouvement légèrement dépassé donc à surveiller, mais qui ne nécessite pas de consulter ou d’être pris en charge longuement. De la réassurance intensive, des petits outils de relaxation, et tout cela devraient rester contenu et permettre un déblocage rapide.

Par contre, un mal de ventre qui se répète plusieurs jours peut être le signe d’une pathologie ou d’une décompensation de ce stress, d’un enfant dépassé qui ne trouve plus du tout de ressources pour faire descendre ce stress et se “reprendre”. Il est aussi à risque de phobie scolaire. On lui proposera donc un bilan médical pour éliminer toute cause somatique, puis un bilan psychologique pour une prise en charge de son stress avant qu’il ne devienne phobie.

  • Ces troubles sont intenses :

Pour reprendre le mal de ventre, ce serait une plainte associée à des vomissements, ou à une impossibilité de bouger, de parler tant la douleur est forte. Elle nécessite alors de vérifier immédiatement qu’il n’y a pas une pathologie sous-jacente (gastro-entérite, appendicite, hernie etc.).

Si la cause n’est pas somatique c’est-à-dire liée à une maladie en cours, il s’agira de proposer une prise en charge de son stress car il marque un débordement intense des capacités.

Quoi qu’il en soit, vous devrez retenir :

  • Qu’une manifestation isolée, courte, et d’intensité modérée, de stress reste normale, et peut juste marquer un temps plus long pour s’adapter à une nouvelle situation ou à une situation difficile.
  • Qu’il faut rencontrer un médecin pour aider à faire le tri entre stress et maladie si le symptôme est physique.
  • Qu’il faut essayer d'aider l’enfant à trouver des solutions de gestion du stress (outils, psychologue, pédopsychiatre) dès que les symptômes durent et/ou sont intenses.
  • Qu’il est intéressant de leur constituer un répertoire d’outils de gestion du stress et de maintien d’un niveau de stress au plus bas, pour plus facilement s’adapter aux moments plus difficiles (faire des réserves).

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Sources:

1. Lazarus, RS., Coyne, I.C, & Folkman,S. (1982). Cognition, emotion and motivation: The doctoring of Humpty-Dumpty. In R.W. Neufeld (Ed.). Psychological Stress and Psychopathology, (pp. 218-239). New York: McGraw-Hill.

2. https://www.unicef.fr/article/mal-etre-au-college-les-chiffres

3. Lessard D. 1994. Élaboration et validation d’une mesure du stress de l’enfant. Université de Québec Trois-Rivières.