Nos enfants sont-ils stressés ?

Le stress est-il un problème d’adultes ? Après tout, l’enfance n’est-elle pas la plus belle période de la vie, celle de l’insouciance ?

A vrai dire, l’enfance c’est la période de l’insouciance et du jeu, de toutes les découvertes, mais aussi la période des premières évaluations, de la rencontre avec l’école, avec le regard des pairs et d’autres adultes que les parents proches. C’est la période où l’enfant est mis chaque jour face à de nouveaux défis de développement : du développement affectif, au développement émotionnel, en passant par le développement social et le développement intellectuel et psychomoteur. C’est une période extrêmement riche, pleine d’enjeux, pour des êtres qui sont encore très dépendants des adultes, leur regard et de leur accompagnement, mais aussi très dépendants de leur environnement.

Les enfants sont-ils stressés ? Des chiffres ?

Nos voisins les Suisses ont déjà répondu à cette question avec une étude de grande ampleur dont les résultats sont sortis en juillet 2021. L’étude Pro Juventute (1) sur le stress chez les enfants chiffre que près d’un tiers (32,6%) des enfants et des jeunes présentent des niveaux élevés de stress. Le stress ressenti augmente avec l’âge, mais 26,1% des enfants de moins de 12 ans présentent déjà des valeurs de stress élevées. Ils indiquent aussi une vulnérabilité plus importante des filles, près du double : 34% chez les garçons contre 59% chez les filles.

Les canadiens n’avaient pas attendu la pandémie non plus pour évaluer le problème (2)(3).

L’enquête la plus parlante, même si elle était de petite ampleur, est certainement l’enquête Léger, parue au Journal de Montréal en 2016, qui parle d’une moyenne de 45% d’enfants sujets au stress. Le stress se manifesterait essentiellement par des troubles anxieux, des angoisses de performance et des troubles du sommeil. Précisément, elle distingue 34% des enfants de moins de 11 ans, et 60% des plus de 12 ans. Ça peut laisser penser que l’arrivée au collège est une source de stress certes, mais peut être aussi qu’une partie de la vulnérabilité au stress des moins de 11 ans est sous-évaluée et se révèle face aux difficultés du collège.

Et les petits français alors ?

En France, la prise de conscience semble s’être faite avec la crise sanitaire de devoir évaluer précisément la situation. Une grande enquête (4) menée par Santé Publique France en collaboration avec l’Education Nationale verra le jour au printemps 2022 dans nos écoles primaires françaises, sur l’ensemble de la santé mentale et émotionnelle de nos enfants.

Les chiffres sont donc attendus avec impatience, d’autant plus que les premiers chiffres sur la situation française étaient inquiétants bien avant la pandémie.

En effet, d’après la grande enquête de l’Unicef (5) entre 2009 et 2013 sur l’ensemble des pays dits “riches” de l’OCDE, plus d’un tiers des enfants dans le monde expriment une souffrance psychologique chez les 6-18 ans. Et, la France fait figure de très mauvais élève comparé au reste de l’OCDE.

Sur le « bien-être subjectif global », c’est-à-dire, la perception qu’ont les enfants de leur santé, de leur vie scolaire et de leur bien-être personnel, la France se classe 16e sur les 21 pays considérés.****

Sur les dimensions « bien-être éducationnel » et « bien-être subjectif », la France se place 18e sur 20. Nous faisons donc figure de très mauvais élève, mais surtout cela nous montre que nous devons rapidement trouver des stratégies pour préserver nos enfants du stress pour les préserver aujourd’hui mais aussi les préserver plus tard dans leur future vie d’adolescent puis d’adulte.

Faire face au stress, le repérer, s’en préserver, tout cela s’apprend. Certes le stress dépend de notre environnement et de facteurs de vulnérabilité qui peuvent aussi être héréditaires, mais la façon de s’y adapter et de s’en protéger est un apprentissage. A mon sens, il vaut mieux commencer cet apprentissage le plus tôt possible. C’est ce que propose la solution Koalou sur la gestion du stress : outiller les enfants pour la vie face au stress en lui faisant expérimenter progressivement et à son rythme plusieurs techniques de gestion du stress.

Commencez par questionner quotidiennement votre enfant sur sa journée, ses émotions. Observer les émotions récurrentes, les symptômes les plus fréquents et les plus intenses. L’écouter c’est déjà l’apaiser, en lui offrant un espace de libération, mais aussi un espace de soutien indéfectible. Pour vous aider dans vos observations et mesures, n’hésitez pas à consulter nos outils Koalou (le journal des émotions, le calculateur de charge de stress accumulé, ou encore le test de stress quotidien dans l’appli), ils vous aideront à suivre la santé de votre enfant et à repérer les moments où il a besoin d’aide.

Sources:

1. Albrecht I., Stocker P., Ziegler H. (2021), Environ un tiers des enfants et des jeunes en Suisse sont stressés – conclusions pour les jeunes, les parents et les écoles, Pro Juventute Suisse, Zurich Pro Juventute Schweiz, Thurgauerstrasse 39, 8050 Zurich, www.projuventute.ch

2. Journal de Montréal du 24 Février 2016. La moitié des enfants stressés. Héloïse Archambault et Annabelle Blais.

3. Couture, Hugo (2019). La santé mentale des enfants et des adolescents : données statistiques et enquêtes recensées, Études et recherches, Québec, Conseil supérieur de l'éducation, 24 p.

*4.https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/enquete-nationale-sur-la-sante-mentale-des-jeunes-enfants*

*5.https://www.unicef.fr/article/rapport-innocenti-2017*